Que sont les transidentités ?

Cette page et toutes les informations de contact de l’association sont rassemblées sur le flyer « Accompagner les transidentités »

Qu’est-ce qu’une personne trans ?

Chaque individu a une identité de genre, c’est-à-dire le ressenti profond de son genre : masculin, féminin et/ou non binaire. Une personne trans vit ou souhaite vivre dans un genre différent de celui qui lui a été assigné à la naissance. Cela englobe toute personne ayant fait ou souhaitant faire le choix d’une transition, qu’elle choisisse ou non d’avoir recours à des traitements médicaux et/ou des chirurgies dans cet objectif.

  • Homme trans / Personne transmasculine : personne assignée femme à la naissance qui fait une transition masculinisante.
  • Femme trans / Personne transféminine : personne assignée homme à la naissance qui fait une transition féminisante.

Seule la personne concernée peut connaître son ressenti et donc son identité de genre. C’est le principe d’autodétermination.

On parle d’une personne trans en utilisant les accords et les pronoms en adéquation avec l’identité qu’elle revendique, peu importe ses choix de transition. Le terme trans est un adjectif. On dira ainsi une personne trans et non un·e trans.

Qu’est-ce qu’une transition ?

Pour OUTrans, un parcours de transition rassemble toutes les démarches qu’une personne trans peut effectuer pour s’approcher de son point de confort.

Cela peut comprendre des éléments médicaux (hormones, chirurgies diverses, épilations, orthophonie…), mais aussi des démarches légales (changement de prénom, de mention de sexe à l’état civil) et/ou sociales (coming-out, prénom d’usage, vêtements, habitudes de vie…). Chacun·e est libre de faire les étapes qu’iel pense nécessaires. Il n’y a pas d’obligation.

Une transition ne nécessite pas forcément de parcours médicalisé. De la même manière, les personnes qui souhaitent avoir recours à des actes médicaux doivent pouvoir choisir librement lesquels et dans quel ordre et consulter les professionnel·les·s de santé qu’elles jugent utile. Le suivi par un·e psychiatre ou psychologue n’est pas obligatoire.

Des personnes, des choix, des parcours

Il y a autant de parcours de transition que de personnes trans.
Une transition est une succession de phases de questionnement (autodétermination), d’actions, mais aussi de pauses volontaires ou d’attentes subies.

Il n’existe en France aucun texte législatif qui fixe de délai légal ni d’obligation de suivi psychiatrique ou psychologique pour effectuer une transition, qu’il s’agisse d’accéder à un traitement hormonal, à une chirurgie ou de procéder à des changements administratifs. Il est possible de changer son prénom et/ou sa mention de sexe à l’état-civil, même sans transition médicale. 

Un·e mineur·e peut aussi entamer un parcours de transition avec l’accord de ses responsables légaux.

Il n’existe pas non plus en France de médecins ou d’équipes détenant un monopole officiel dans la prise en charge des personnes trans. 

Tou·te·s les soignant·e·s sont habilité·e·s à recevoir des patient·e·s trans, quoique les personnes trans se voient régulièrement opposer des refus de soins illégaux au prétexte de leur transidentité. De même, les professionnel·le·s de santé doivent veiller à ne pas ramener abusivement à la transidentité ou à la transition médicale tous les maux de leurs patient·e·s trans.

Les parcours de transition médicaux peuvent être pris en charge à 100 % par la sécurité sociale dans le cadre du protocole ALD 31.


Idées reçues sur les transidentités

C’est ton choix

NON Personne ne choisit d’être trans car on ne choisit pas son identité de genre. On peut choisir son parcours de transition.

C’est trop tôt

NON Ce n’est pas une phase à l’adolescence.
Les ados trans, dans leur immense majorité, poursuivent leurs parcours de transition dès lors que leur environnement personnel le permet.

C’est trop tard

NON Il n’y a pas d’âge pour découvrir sa transidentité, ni pour la vivre. L’ancienneté de la conscience de son identité de genre n’est pas un critère.

Tu dois souffrir

NON La transidentité n’est pas obligatoirement une souffrance. On peut être bien et, après une transition, être simplement mieux. Il ne faut pas pousser les gens à la souffrance pour les prendre en charge.

Tu dois prendre des hormones

NON Toutes les personnes trans ne souhaitent pas de transition médicale. Une transition sociale et/ou légale peuvent être suffisantes.

Voir un psy est obligatoire

NON Depuis 2010 en France, l’attestation psychiatrique n’est pas une obligation légale. C’est aussi le cas au niveau mondial depuis le retrait de la transidentité des troubles mentaux dans la classification internationale des maladies (CIM11) de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Tu es peut-être simplement homo

AUCUN RAPPORT : La transidentité n’a rien à voir avec la sexualité. Il est question d’identité de genre, pas d’orientation sexuelle.

Tu n’auras jamais d’enfant

SI Être trans ne signifie pas renoncer à la parentalité. Si la PMA est impossible pour les hommes trans ayant fait leur changement de genre, elle est possible avec une femme cis dans le couple… ou sans assistance médicale, car un homme trans peut être enceint !

Je suis né·e dans le mauvais corps

Réducteur : La formule entretient l’idée que toutes les personnes trans doivent rejeter leur corps (ce qui est faux) et les incite à se conformer à une norme médicale. Il est au contraire important que les corps trans soient valorisés afin de ne pas donner d’injonction sociétale aux modification corporelles.

Tu es influencé·e

Non Aucune étude n’a prouvé sérieusement un lien de cause à effet entre la fréquentation des réseaux sociaux ou d’autres personnes trans. Internet permet toutefois de se renseigner et de mettre des mots sur ce que l’on ressent et permet ainsi à des personnes d’exprimer leur transidentité.

Au contraire, depuis notre enfance on nous impose la cisidentité !

C’est une mode

Non On n’est pas trans par effet de mode ou par provocation. Être trans en France aujourd’hui, c’est subir du rejet, être discriminé, risquer une rupture avec son entourage et engager un parcours du combattant avec les administrations. Personne ne fait ça par plaisir, mais plutôt pour aller mieux.

Les détransitions explosent

Faux Toutes les études connues montrent que les retransitions dues à une erreur sur son genre sont très rares, de l’ordre des 0,3 %. Chacun·e est libre de faire la/les transition·e qu’iel pense nécessaire·s, y compris pour revenir en arrière. 

Quelques termes à éviter…

Note : si une personne concernée utilise un terme que nous n’utilisons pas pour s’identifier, il est essentiel de respecter son auto-identification.

Transsexualisme : terme psychiatrique, issu du discours médical pathologisant et psychiatrisant et que nous préférons par conséquent éviter. Les classifications médicales parlent de «syndrome de transsexualisme », de personnes « atteintes de transsexualisme», de «syndrome de Benjamin » de «dysphorie » ou plus récemment d’« incongruence de genre »… autant de terminologies qui demeurent psychiatrisantes malgré des évolutions superficielles.

Transsexualité / transsexuel·le : terme très utilisé notamment dans le discours médiatique et politique. En raison de la confusion qui est faite avec les questions de sexualité et pour éviter les amalgames, nous préférons ne pas l’utiliser, même si certaines personnes se reconnaissent dedans.