Discours de OUTrans à l’ExisTransInter 2023

Discours prononcé le 13 mai 2023 place de la République

La mobilisation de toustes, chaque année plus forte, pour l’ExistransInter, l’engagement quotidien dans les assos, sur les réseaux, dans l’entraide pour faire avancer nos droits, sont écrasés par les attaques contre nous, personnes trans et inter. 

Partout, dans les médias, dans les institutions, dans les conversations, nos existences sont remises en cause par les attaques en règles des conservateurs alliés avec les TERFs qui nient la réalité du genre, rayant allègrement des décennies de combats féministes. Non, le genre n’est pas une idéologie. Il existe, il est même protégé par la loi. Défendre le genre, c’est défendre nos identités, notre existence même. Les idéologues, ce n’est pas nous, ce sont les réacs de droite et de gauche qui s’opposent à nos vies.

Face à ces discours, l’Etat semble tétanisé. 

Alors que l’Ecosse, l’Espagne et bientôt l’Allemagne ont reconnu l’autodétermination comme seule règle pour les changements d’état-civil, comme l’avait fait l’Argentine dès 2012 et la majorité de nos voisins, la France continue à nous envoyer face à des tribunaux ignorants quand ils ne sont pas carrément réacs. 

Le Ministre de la Santé succombe aux sirènes TERF en relayant l’idéologie de l’Académie de Médecine sur le site de la CAF. 

Sous la pression des TERF, la Haute Autorité de Santé qui travaille, enfin, sur les premières recommandations pour la prise en charge des transitions, refuse encore d’inclure les jeunes trans, malgré les risques majeurs sur leur santé mentale. 

Les personnes trans pâtissent du manque de moyen dans les hôpitaux. Même à Paris, prétendument paradis médical, les jours de bloc disparaissent pour les personnes trans, car nous ne serions pas prioritaires. 

Et quand nous, associations, faisons le travail que l’Etat ne fait pas en formant les médecins, l’agence nationale du DPC, en charge de leur formation continue, retire les transidentités de ses sujets de formation. 

L’Education Nationale refuse toujours de réviser la circulaire Blanquer et ne réagit pas quand les écoles privées catholiques se mettent hors la loi.

Mais qu’attendre d’un gouvernement qui ouvre le travail du prochain plan interministériel de lutte contre les LGBTQIphobies en réaffirmant sa position abolitionniste ? 

Les attaques que nous subissons ne se limitent pas à la France. Elles sont à l’œuvre partout dans le monde. 

Ce n’est pas le moment de durcir un droit d’asile qui n’est déjà dans les faits pas accessible. 

Dans la société que nous voulons, faisons la chasse aux discours de haîne, pas aux sans-papier. 

Dans la société que nous voulons, faisons la chasse aux discriminations contre les personnes trans, les personnes en situation de handicap, les personnes racisées… et non aux immigrés, aux personnes précaires ou aux travailleureuses du sexe. 

Nous ne nous laissons pas faire. 

Nous attaquons les médecins idéologues devant leurs conseils de l’ordre. 

Nous faisons entendre nos voix et nos existences pour gagner des droits qui nous reviennent. 

Nous continuons sans relâche à former aux transidentités. 

Nous allons dans les écoles pour lutter contre la haine transphobe même si nous nous faisons attaquer par des parents idéologues qui préfèrent avoir des enfants morts plutôt que trans.

Nous rappelons, partout, que la transidentité n’est pas une maladie, mais que nous devons pouvoir faire les transitions qui nous semblent nécessaires.

—- fin du texte prononcé —-

La lutte doit être menée et être victorieuse. 

Pour notre libération, nous devons nous organiser : rejoignez-nous ! 

Engagez-vous, dans les associations, dans les collectifs, partout : faisons sauter ce cistème qui nous dépossède de nos futurs, de nos identités, de nos corps et de nos vies. 

Resistrans !

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